DIY : Préparer de l’huile de Millepertuis pour célébrer l’énergie montante de l’été.

« A chaque promenade en nature, on reçoit bien d’avantage que ce qu’on est venu chercher » 

John Muir

Citadine de naissance, la nature je l’aimais mais… un peu de loin. Genre,  en photo :  c’est tellement beau 🙂  Depuis quelques années, je vis à la campagne et j’ai la chance d’être pas mal entourée de Nature mais disons que quand je me fais piquer par je ne sais quoi ou que je me prend une toile d’araignée en pleine tête, si je suis honnête je suis moins fan 😉

Néanmoins, depuis plusieurs années, ma relation à la nature évolue, je ressens de plus en plus le besoin de m’y relier, de mieux la connaitre, de mieux l’apprécier et la protéger.

LE CHEMIN DE LA NATURE 

chemin de la nature

En 2014,  j’ai découvert un livre de François Couplan « la nature nous sauvera » . Dans cet essai, il donne des pistes de réflexion autour de la relation entre l’Homme et la nature : Il fut un temps  où les plantes étaient d’une importance extrême dans la vie de tous les jours et pas seulement pour se nourrir ! Ainsi, au fil des pages, il nous permet de (re) prendre conscience de la richesse et de l’abondance que nous offre la nature. Il met aussi en avant qu’avec l’agriculture  nous avons perdu en variété et en qualité nutritives au niveau de l’alimentation. Selon lui, les substances indispensables à la santé (sels minéraux, les oligo-éléments, les vitamines, les flavonoïdes et les antioxydants) font défaut dans les produits raffinés, les aliments industriels et les légumes ou les fruits cultivés de façon intensive . Alors que les plantes sauvages (grrr…) elles, en sont gorgées  (Par exemple l’ortie contient sept fois plus de vitamine C que les oranges) .

C’est depuis ce livre que j’ai commencé à vouloir découvrir le nom des plantes le long des chemins  et leur utilisation possible. Après quelques autres livres, j’ai découvert la chouette formation en ligne de Florence Laporte (que je n’ai toujours pas terminée …) . A l’époque, c’était encore assez marginal mais maintenant j’ai l’impression de voir des livres et des formations sur le sujet de plus en plus nombreux :). Notamment le fameux Christophe de Hody, l’auteur du blog Le Chemin de la Nature qui a pour objectif de transmettre la connaissance des plantes sauvages et leurs usages aux futurs cueilleurs et propose de nombreuses vidéos très claires et gratuites en dehors de sa nouvelle formation.

A la même époque, il me semble, j’avais aussi découvert ce super blog créé par Émilie, Professeure des écoles pendant 7 ans, Animatrice nature, Formatrice et maman, passionnée de nature  et de transmission  : https://eveil-et-nature.com/ dont la mission est de recréer du lien entre les enfants et la nature.

Bref tous ces sujets me passionnent même si je ne m’en n’empare pas (encore) autant que je le souhaiterai dans mon quotidien.

Je me dis que  te partager ici mon cheminement  – de temps en temps  – pour vivre une vie plus proche de la terre et du rythme de la nature, ça peut-être une une stratégie sympa pour m’aider à mieux intégrer les informations que je réunis et les actions que je mets en place .

J’espère que ça pourra t’inspirer toi aussi  à vivre de manière plus connect-é-e- à ton environnement et à transmettre ce lien à tes enfants !

Je crois profondément que renouer avec la nature, son rythme, ses cycles peut nous aider à renouer avec notre propre rythme intérieur et ainsi libérer une sorte de vitalité et d’apaisement dans nos vies trépidantes et aussi nous permettre d’agir à notre échelle pour préserver cette richesse et cette abondance à portée de nos mains!

Pour commencer, je profite de la proximité de la date du 21 juin – date à laquelle l’été se célèbre dans l’hémisphère Nord – pour te  proposer de découvrir une plante solaire par excellence qui fait un peu écho  logo actuel du blog  😉 :

LE MILLEPERTUIS, L’HERBE DU SOLSTICE D’ÉTÉ  OU ENCORE DE LA ST JEAN !

Dans la mesure du possible, pour établir un lien avec la saison qui se déroule , je t’encourage à prévoir  un temps de balade dans la nature, dans ton jardin, à la mer, en foret,  dans un pré, au bord d’une rivière ou dans un parc aménagé. Peu importe, du moment que tu peux  être à proximité de la nature en direct. Si tu as le temps et l’envie, l’idéal serait de le faire avant et après « l’atelier ». Mais bien sûr, tout est possible même sans ce temps de « connexion ».

De toute façon, pour faire ton huile de Millepertuis, il va falloir aller en cueillir ! Une balade est est donc inclus d’office ici 😉

MILLEPERTUIS SAUVAGE
MILLEPERTUIS SAUVAGE // annetteJO

Il existe plusieurs variétés de Millepertuis mais nous allons aujourd’hui nous concentrer sur Ie millepertuis perforé, une variété sauvage commune dans nos régions. Car c’est ce Millepertuis qui a des propriétés médicinales contrairement aux variétés cultivées.

 

FICHE DE PRÉSENTATION 

Pour la culture générale le petit nom latin du Millepertuis  est :

Hypericum perforatum

Ce nom latin vient du grec « hyperikon » qui veut dire « sur-apparition » ou dominant presque les fantômes ». En effet, on la considérait comme une puissante herbe protectrice  capable d’éloigner les mauvais esprits ! « Perforatum » est lié aux points noirs que l’on voit sur ses feuilles et qui ressemblent à des petits trous mais qui sont en fait des toutes petites glandes qui secrètent l’huile essentielle et les résines de la plante.

Et il appartient à la famille des  Clusiacées ou hypericacées.

Tu vas le retrouver dans les prairies, les endroits bien exposés, bien ensoleillés.  Il aime les terres assez sèches et la chaleur.

Pour le reconnaître, il y a plusieurs caractéristiques  :

=> 5 pétales en forme d’étoiles

FLEUR DE MILLEPERTUIS
Fleur de Millepertuis – Photo Mix Company

=> Les feuilles ovales pictées de petits points rouges translucides et des petits points noirs sur les bords de la feuille qui donnent l’impression qu’il y a des petits trous. C’est donc cette caractéristique qui a donné son nom à la plante :  du vieux français « pertuis » qui signifie trou.

=> Les fleurs sont d’un jaune assez soutenu, avec des étamines très visibles ( Pour info, Le pistil est l’organe reproducteur femelle : c’est la partie centrale des fleurs qui formera le fruit et produira des graines. L’étamine est l’organe mâle de reproduction des fleurs, elle se trouve entre les pétales et le pistil et possède des sacs qui contiennent le pollen).

=> Les fleurs poussent sur des tiges (rondes, non poilues, droites et ramifiées)  assez hautes , jusqu’à 80 cm – 1 mètre de hauteur – plus ou moins en touffe –  ce qui forme des groupes de fleurs assez caractéristiques (CF LA 1ere photo plus haut).

=> En écrasant une fleur ou deux ou un petit bouton floral, tu pourras voir un liquide violacé apparaître sur tes doigts. Ces petites glandes qui libèrent ce liquide sont à l’origine de la couleur rouge de l’huile de Millepertuis.

Si tu es une visuelle ou auditive 😉 Tu peux retrouver ces informations sur cette vidéo :

 

On appelle donc aussi cette plante « chasse diable », herbe du solstice ou herbe de la Saint Jean, car les anciens pensaient qu’il était indispensable à son efficacité qu’elle soit cueillie ce jour-là. Elle était associée au rite du solstice d’été et sensée écarter le mauvais œil.

 

Traditionnellement, cette plante est associée au soleil, à l’élément feu, à la protection, la joie et la santé

 

Les propriétés médicinales

WARNING : JE NE SUIS NI HERBORISTE , NI CUEILLEUSE PROFESSIONNELLE, NI NATUROPATHE ET ENCORE MOINS MÉDECIN. Toutes les informations transmises ici le sont à titre indicatifs et je t’invite à compléter – croiser tes sources d’informations si besoin et demander conseil à ton médecin ou à un professionnel de santé avant de prendre tout traitement ou complément alimentaire à base de plantes.

Les propriétés thérapeutiques de cette plante sont innombrables (on dit aussi que c’est une plante  « versatile »), mais attention, à priori il convient d’éviter de dépasser les doses car cela peut provoquer des réactions allergiques au soleil (=> Tu liras souvent qu’il ne faut pas se mettre d’huile de Millepertuis avant l’exposition au soleil  par exemple, sauf dans cette vidéo « rafraichissante‘   !).  Par ailleurs, son utilisation est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants en bas âge.

On l’utilise en cas d’affections pulmonaires chroniques, bronchites, troubles hépatiques et circulatoires, asthme, phtisie, hémoptysie, cystites. C’est un antiviral, pour l’herpès, la varicelle, le zona.

Elle est surtout connue pour agir sur les dépressions nerveuses, les troubles nerveux de toutes sortes, les blessures dues à des chocs, les névralgies du trijumeau, les névrites, les insomnies. On l’appelle le « prozac naturel »,  mais attention de ne pas le prendre en complément d’autres traitements, sans avis médical, car son action sur le foie altère l’efficacité de la plupart des médicaments.

C’est également un tonique restaurateur nerveux surtout lors de la ménopause.

=> En infusion, il apaise l’anxiété, l’irritabilité et les tensions nerveuses et il peut aussi servir comme lotion pour les peaux grasses et acnéiques 🙂

=> En comprimé, il peut être utilisé en cas de dépression légère à modérée et d’autres maladies connexes dont les troubles affectifs saisonniers par exemple. Il vaut mieux prévoir un avis médical dans ces cas là of course !

=> La pommade est recommandée en cas de douleurs nerveuses, d’engorgement mammaire .

=> C’est sous forme d’huile qu’on l’utilise pour les douleurs rhumatismales, les sciatiques, les tendinites, les torticolis, les luxations, les ulcères, les crises de goutte et surtout beaucoup de petits bobos du quotidien : les ecchymoses (les « bleus ») , l’eczéma, les érythèmes fessiers, les lumbagos, les piqûres d’insectes/démangeaisons, les algies (douleurs diffuses sans relation définie avec une cause organique) , les plaies / crevasses/gerçures, les brûlures, les hématomes, les coupures et les contusions.

Les précautions à prendre :

=> Ne pas s’exposer au soleil après après utilisation.  Car cette plante est dite photo-sensibilisante. (On parle de photo-sensibilité lorsqu’une substance entre en contact avec la peau et réagit après son absorption dans la peau. Si la peau a été exposée à la lumière du soleil ou a d’autres sources d’ultra violet comme une lampe à bronzer, une réaction peut se produire. Cette réaction se manifeste par une légère couleur mais peut aller crescendo vers des brûlures profondes). 

En fait pour les être humains il faudrait vraiment consommer de très grosses doses , c’est plus fréquent chez les animaux mais à mon niveau je préfère être prudente et rester sur les recommandations classiques 😉 La molécule qui photo sensibilise la peau ici est l’hypericine (qui donne la couleur violet/rouge qui sort des boutons floraux.

=> Ne pas prendre en complément d’autres médicaments. Car, comme indiqué un peu plus haut, elle active une enzyme dans le foie qui réduit voire peut annuler les effets des médicaments.

Pour aller plus loin tu peux jeter un œil à wikiphhyto.

Pour compléter, je te conseille cette vidéo très bien faite du site Doctissimo . Tu pourras y trouver les dosages recommandés selon l’usage  envisagé (huile, gélule, teinture mère, infusion) :

Faire son huile de millepertuis

Pour commencer donc, il te faut aller cueillir  quelques branches de Millepertuis. Si tu vis à Paris,  tu auras surement un peu plus de mal à en trouver j’imagine 😉 Auquel cas, sache que tu peux aussi en planter => Pour aider les graines à germer, fais-les tremper dans de l’eau tiède pendant quelques heures ou toute une nuit avant de les semer. Le Millepertuis à tendance à devenir envahissant et à évincer les autres plantes. Tu peux donc commencer par le faire pousser dans un pot puis, si tu as un jardin, enterrer le pot dans le jardin pour en contenir la croissance .

Prévois un sac en tissu, un cabas (évite les sacs en plastique) ou un joli panier en osier et une paire de ciseaux.

Pour éviter d’arracher les pieds des plantes,  coupe à l’aide de ta paire de ciseau les extrémités de branches fleuries avec aussi quelques boutons floraux. Pas besoin d’en cueillir une tonne, quelques branches suffisent.

Arrivée à la maison, tu peux poser ta cueillette sur une feuille de journal ou un vieux torchon (ça peut tacher!).

Sois tu coupes les fleurs et boutons pour les mettre dans un bocal en verre.  Soit tu plies les branches et tu les mets dans le bocal.

La taille du bocal dépend de la quantité que tu souhaites préparer.  Pour ma première tentative j’avais pris un « parfait » d’un litre. Mais je pense qu’un petit bocal de confiture lavé et séché peut suffire pour commencer.

Quand le bocal est bien plein,  recouvre les fleurs d’huile. Tu liras ou entendras souvent les herboristes parler d’huile d’olive vierge de première pression à froid mais tu peux aussi utiliser de l’huile de Tournesol car elle est moins grasse que l’huile d’olive sur la peau.

Ferme le bocal en veillant à ce qu’il y ait le moins d’air possible (donc ton bocal doit être bien rempli et tu peux éventuellement utiliser une petite baguette en bois pour remuer et enlever les bulles d’air) car plus il y a d’air, plus il y a de risque de moisissures. Tu peux éventuellement ajouter un tige de romarin pour limiter ce risque ou des capsules de vitamine E.   Puis mélange.

Laisse macérer en plaçant si possible le bocal au soleil, plutôt le soleil du matin qui est moins brûlant que l’après-midi (mais tu fais au mieux selon les besoins de ton organisation perso 😉 ). Tu laisses macérer comme ça entre 2 à 4 semaines en remuant le mélange tous les jours pour ramener les plantes du fond sur le dessus.  Au fur et à mesure, l’huile va se teinter de rouge 🙂

Ensuite, filtre à travers un linge propre ou un tamis fin ou juste à l’aide d’un entonnoir et  presse si besoin pour faire sortir le maximum de jus dans un nouveau contenant en verre, idéalement teinté pour préserver l’huile de la lumière par la suite.

Enfin, conserve si possible ton bocal ou ta bouteille dans une pièce fraîche à l’abri de la lumière. 

Tu peux ensuite ajouter de l’huile essentielle de lavande vraie + de thym timol + de tea tree dans un petit flacon de 30 ml teinté et conservé au frigo que tu pourras utiliser en cas de gingivite, aphte, sinusite ou otite (en appliquant autour de l’oreille – en externe). (Je publie l’article aujourd’hui mais je le mettrai à jour avec le nombre de gouttes recommandées ;)).

Et toi? Quelle relation entretiens-tu avec la nature? Est-ce que découvrir comment utiliser les plantes pour un usage familial t’intéresse? 

Profitons de l’été pour nous ressourcer !

Je te souhaite de bien déconnecter, te balader, prendre le temps de regarder les nuages et la brise dans les arbres, sentir l’eau et le soleil sur ta peau. 

Prends soin de toi ! 

 

 

 

 

2 réflexions sur “DIY : Préparer de l’huile de Millepertuis pour célébrer l’énergie montante de l’été.”

  1. Merci Agathe,
    Pour ce beau voyage à travers la nature.
    En lisant ton article, j’ai pu découvrir les bienfaits de cette plante de millepertuis.
    Cela est ressourçant et sécurisant d’ être conscient que la Mère nature a tout mis à notre disposition pour nous soigner. Elle nous aime tellement. Que je m’invite à être plus connecté avec elle afin de retrouver de l’énergie.

    1. Bonjour Edith et merci pour ton retour sur l’article 🙂 C’est une belle invitation que tu te fais là ! Et sinon, rien à voir, mais je trouve le nom de ton blog très bien trouvé 😉 Belle journée à toi et à bientôt!

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